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Le « débrief » de la finale paralympique de Charles-Antoine Kouakou avec son entraîneur Vincent Clarico sera important pour comprendre les raisons de son échec. Sur la piste violette du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), mardi 3 septembre, celui qui s’était paré d’or à Tokyo, en 2021, a terminé huitième et bon dernier du 400 m, catégorie T20 (destinée aux déficients intellectuels) en 49 s 4, bien loin de son record personnel (47 s 32).
Quelques heures avant l’échéance, Vincent Clarico expliquait au Monde que lorsqu’il ratait sa course, son protégé, qui souffre notamment d’un trouble du langage, avait du mal à exprimer les raisons de sa contre-performance. « Il dit seulement qu’il n’est pas bien. » C’est exactement le discours qu’à tenu l’intéressé : « Je n’étais pas bien ce soir. Il me manquait un peu de jus pour cette dernière ligne droite. Ce n’est pas grave, je me rattraperai dans quatre ans à Los Angeles. »
Faut-il chercher la clé de cette déconvenue dans le départ ultrarapide du sprinteur tricolore ? « La finale est partie très vite, Charles-Antoine encore plus, livre Marie-Paule Fernez, directrice technique nationale de la Fédération française du sport adapté (FFSA). Elle se gagne à un chrono inhabituel de 48 secondes [48 s 9 pour le Colombien Jhon Obando Asprilla]. C’est une déception car c’était à sa portée de faire une nouvelle fois quelque chose de grand. » Comme en 2021, lorsqu’il était devenu le premier athlète de la FFSA à s’offrir un titre aux Jeux paralympiques, à Tokyo dans une enceinte vide en raison de la pandémie de Covid-19.
Avant de prendre place dans les starting-blocks, ce mardi, le Français de 26 ans incarnait pourtant la décontraction, tout sourire, jouant avec le public. Son handicap a une vertu : celle de le rendre imperméable à la pression des grands rendez-vous. Le soutien enthousiaste des spectateurs dyonisiens l’aurait-il rendu imprudent dans sa gestion de course ?
Depuis le début de leur collaboration en 2018, l’ancien hurdler Vincent Clarico s’investit à fond derrière son athlète. Presque un sacerdoce. « C’est une concentration de tous les instants. Il faut être vigilant à tout changement d’habitude, à un regard différent, aux signes de fatigue, raconte le coach. La complexité se trouve dans sa limite du vocabulaire et son imprécision ou son incapacité à prendre une initiative. »
L’accompagnement des sportifs adaptés dépasse le cadre de celui d’un athlète valide ou de la majorité des athlètes handisports. « Une fois l’entraînement passé, ces derniers ont leur intégrité intellectuelle, leur autonomie, expose l’entraîneur. Pour nous, c’est beaucoup plus fort. Cela requiert une présence quotidienne. Il me téléphone s’il a crevé son pneu en voiture, pour la moindre chose. »
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